Randonnées
Le chemin de l’été de la Saint-Martin
Au quatrième siècle, La Touraine a connu son personnage le plus illustre : Martin, un des premiers grands voyageurs européens, devenu figure universelle de par son geste de charité avec un pauvre. Dix-sept siècles après, la reconnaissance de saint Martin par le Conseil de l’Europe «personnage européen, symbole du partage, valeur commune» en fait un emblème dont la Touraine peut s’enorgueillir.
Depuis plusieurs années, le Conseil Départemental d’Indre-et-Loire mène une politique de valorisation du patrimoine culturel.
Dans ce cadre, il a été mis en place « Les chemins de randonnées Saint Martin », sur les pas de saint Martin en Touraine. Trois chemins ont été créés pour permettre aux randonneurs, touristes, pèlerins de découvrir un important patrimoine martinien oublié: abbayes, églises, fontaines, ponts…, et de redécouvrir l’histoire de Martin en Touraine. Ces chemins se prolongeront ensuite vers les villes liées à l’histoire de saint Martin en Europe: Szombathely (Hongrie), Milan, Pavie, Rome, Albenga (Italie), Worms, Trèves (Allemagne), Saragosse (Espagne)… Emprunter ces chemins sur les traces de ce marcheur infatigable, c’est permettre à chacun de mieux comprendre quelle image nos prédécesseurs se faisaient de l’Europe, de ses valeurs et de ses cultures, c’est favoriser le dialogue interculturel, le partage et la tolérance.
Historique du chemin
Ce chemin relate la légende de l’Été de la Saint Martin, de Candes-Saint-Martin à Tours. Il commence à Chinon et se termine à Tours en passant par Cinq-Mars-La-Pile. Les 114 km du parcours traversent des communes liées à des épisodes de l’histoire de saint Martin, à son culte ou à des légendes martiniennes. Pour le parcourir, il faut compter quatre jours de marche. Il est balisé tout le long du parcours, de la gare de Chinon à la gare TGV de Tours.
Martin, évêque de Tours depuis le 4 juillet 371, visitait fréquemment les nombreuses paroisses qu’il avait fondées en Touraine. C’est à Candes-Saint-Martin, au confluent de la Vienne et de la Loire, que Martin de Tours mourut le 8 novembre 397, à l’âge de 81 ans. Martin s’y rendit afin d’apaiser un désaccord entre les clercs. Une fois la querelle réglée, il voulut repartir, mais il sentit que ses forces l’abandonnaient, et mourut au milieu de ses frères. Au moment de sa mort, des moines de Ligugé et de Candes étaient présents. Les deux congrégations revendiquaient la dépouille de Martin. Dans la nuit, défiant la vigilance des Poitevins, les Tourangeaux firent passer le corps par une fenêtre de l’oratoire dans l’intention de lui faire remonter le cours de la Loire jusqu’à Tours. Selon la légende, les Tourangeaux embarquèrent la dépouille du saint évêque dans la lumière et les chants ; tout au long de la remontée de la Loire du bateau funéraire, et plus particulièrement au lieu dit “le Port d’Ablevois” (Alba via – la voie blanche) à la Chapelle Blanche (Capella alba), aujourd’hui appelée La Chapelle-sur-Loire, les buissons des rives se couvrirent de fleurs blanches. C’est de là que vient l’expression “l’Été de la Saint Martin”. Parvenus a? Tours, le 11 novembre, ils furent accueillis par des milliers de Tourangeaux. Le saint évêque fut alors enterré dans le cimetière chrétien. L’expression “l’Été de la Saint Martin”, employée au 17e siècle par Madame de Sévigné, s’appuie sur la légende du refleurissement des bords de Loire, un renouveau du printemps à l’entrée de l’hiver. À cette période de l’année, touchée par des vents de sud-ouest, la France bénéficie souvent d’un redoux dans les jours qui suivent la Saint Martin.
On parle à cette occasion de “l’Été de la Saint-Martin”.
Eglise Saint-Médard de Cinq-Mars-La-Pile
L’église appartenait à l’Abbaye Saint Martin de Tours et Alcuin la donna à la fin du 8è à l’Abbaye de Cormery. Deux vitraux du 19è siècle représentent la charité de Martin et Martin en évêque. On a récemment trouvé une relique de saint Martin dans la sacristie. Le reliquaire a été restauré avec l’aide du Conseil Général d’Indre-et-Loire et de fonds européens.
Cinq-Mars-La-Pile est un des six endroits dans le département où l’on peut voir une relique de saint Martin.(Eglise du Grand Pressigny, Eglise de Tournon-Saint-Pierre, Musée des Amis du Vieux Chinon, Eglise de Cinq-Mars-la-Pile, Basilique Saint-Martin, Cathédrale de Tours).